Table des matières
Consignes
1. Introduction
1.1 Les rhumatismes inflammatoires
1.2 Les rhumatismes non inflammatoires
2. L’arthrose
2.1 Les facteurs d’apparition et de risque de l’arthrose
2.2 Les symptômes
2.3 Les différents type d’arthrose
2.3.1 La gonarthrose (arthrose du genou)
2.3.2 La coxarthrose (arthrose de la hanche)
2.3.3 L’arthrose de la main et la rhizarthrose
2.3.4 L’arthrose du rachis (de la colonne vertébrale)
2.4 Le diagnostic de l’arthrose
Bibliographie
Consignes
1. Sélectionner une pathologie de la personne vieillissante : choix de la pathologie : l’arthrose
2. La présenter
1. Introduction
L’arthrose est une maladie rhumatismale dégénérative liée au vieillissement qui touche principalement les personnes âgées.
Afin de mieux comprendre ce qu’est l’arthrose, arrêtons-nous quelques instants sur cet ensemble de maladies que sont les rhumatismes, auquel appartient l’arthrose.
Les rhumatismes sont une catégorie de maladie qui ont comme origine des troubles ostéo-articulaires. Il s’agit d’affections qui touchent les membres inférieurs et supérieurs liés à la mobilité, plus précisément les os et leurs articulations, les ligaments, les cartilages les tendons et les muscles.
Il faut parler de rhumatismes au pluriel, car il s’agit d’un ensemble de maladies de l’appareil locomoteur, dont nous en connaissons actuellement plus de 200.
Les Grecs et les Romains considéraient ces maladies comme étant l’écoulement liquide des humeurs présentes dans le corps, rheuma signifiant flux, écoulement[1].
Ces maladies sont fortement présentes dans la population. Un sondage IFOP de 2016 (réalisé pour l’INSERM) montre que 50 % des français souffrent de maladies d’articulations, dont 1 jeune sur 3[2]. ¾ de ces personnes souffrent plus précisément d’arthrose.
70 à 90 % des personnes âgées de plus de 75 ans ont de l’arthrose[3].
Nous pouvons les classifier les rhumatismes en 2 types, les rhumatismes inflammatoires et non inflammatoires.
1.1 Les rhumatismes inflammatoires
Ce sont des maladies auto-immunes qui touchent les personnes entre 20 et 50 ans. Les douleurs se manifestent au repos et la nuit, ce qui affecte ainsi aussi la qualité du sommeil. Elles ne sont pas guérissables, mais il est actuellement possible de ralentir leur développement ou même parfois de l’arrêter. Il s’agit des différentes formes d’arthrites, des spondylarthrites ankylosantes et des arthrites psoriasiques.
1.2 Les rhumatismes non inflammatoires
Elles regroupent les affections tels l’arthrose, la goutte, l’ostéoporose, les rhumatismes des parties molles ou lombalgies (douleurs dorsales chroniques). Il s’agit du groupe de maladies rhumatismales les plus fréquentes chez les personnes âgées.
2. L’arthrose
Elle fait partie des rhumatismes non inflammatoires. Elle est dégénérative et non curable, et affecte les articulations plus précisément le cartilage au sein de l’articulation. Il s’agit d’une usure progressive de ce cartilage qui s’aggrave au fil du temps.
Cette usure excessive du cartilage (dégénérescence anormale) résulte d’un déséquilibre de destruction et de régénération des cellules dites chondrocytes. Elles se dégénèrent plus rapidement qu’elle ne se reconstitue. La perte du cartilage entraîne par la suite des effets collatéraux sur l’ensemble de l’articulation (ligaments, muscles, os, liquide synovial) entraînant des raideurs, des blocages accompagnés de fortes douleurs.
Le cartilage est un tissu de revêtement qui se situe sur les extrémités des os, plus précisément sur l’os sous-chondral composé de cellules chondrocytes. L’épaisseur du cartilage dépend de l’articulation, sachant que les hommes ont en général une épaisseur supérieure aux femmes[4].
Il a comme fonction de permettre aux os de glisser les uns sur les autres en limitant les frottements, et de diminuer les pressions exercées sur les os. Tout au long de la vie, le cartilage se renouvelle, mais de manière très lente. Il ne cicatrise pas. (Société française de Rhumatologie, 2015).
Le cartilage ne contient aucun vaisseau sanguin ni aucun nerf.
Afin de lubrifier l’articulation, nous possédons dans toutes les articulations un liquide appelé liquide articulaire ou synovial. Il est produit par la membrane synoviale, membrane qui englobe l’articulation.
Les articulations touchées sont surtout les articulations portantes, c’est-à-dire celle du genou, de la hanche, des épaules, des mains et de la colonne vertébrale.
Les causes de l’arthrose sont variables.
2.1 Les facteurs d’apparition et de risque de l’arthrose[5]
Les causes de l’arthrose peuvent être liées au type de métier/travail quotidien. Certaines positions ou mouvements répétitifs prolongés, chocs fréquents ou vibrations mécaniques peuvent provoquer des microlésions fragilisant ainsi les articulations. Citons les personnes travaillant sur les chantiers (marteau-piqueur), les carreleurs, archéologues, travaillant continuellement à genoux, mais également les métiers moins lourds tels les couturières ou pianistes répétant régulièrement les mêmes gestes de la main.
Un deuxième facteur de risque est le traumatisme de l’articulation, telles l’entorse sévère ou la fracture d’une articulation, les traumatismes répétés ou même l’activité sportive excessive. L’arthrose se manifeste alors souvent par des premiers symptômes 10 ans suite au traumatisme[6]. L’arthrose peut également être la conséquence d’une méniscectomie (suppression totale du ménisque du genou).
Les maladies métaboliques microcristallines sont également une cause possible de l’apparition de l’arthrose. Les maladies métaboliques induisent le dépôt anormal de cristaux microscopiques au sein de l’articulation provoquant des crises inflammatoires et favorisant l’apparition de l’arthrose dans l’articulation. Citons comme maladies métaboliques la goute (dépôts de cristaux constitués d’acide urique) ou la chondrocalcinose (dépôt de cristaux de phosphates de calcium), la maladie de Wilson (concentration trop élevée de cuivre dans l’organisme) ou encore l’hémochromatose (concentration trop élevée de fer dans l’organisme).
Les hormones sexuelles étant suspectées êtres aussi à l’origine de l’arthrose, celle-ci apparaît chez les femmes souvent après la ménopause. Jusqu’à présent aucun traitement hormonal n’a pu prévenir son apparition suite au changement hormonal féminin.
L’obésité (surcharge pondérale, IMC égal ou supérieur à 30) est non seulement un facteur d’apparition de l’arthrose du genou (gonarthrose), mais provoque aussi son aggravation. Elle favorise également l’arthrose digitale.
Certaines déformations des membres ou du squelette sont également des causes possibles de l’apparition de l’arthrose. À citer la luxation congénitale de la hanche, le genu varum et valgum (déformation du genou) qui déplace le centre de gravité du genou et exerce des pressions sur les cartilages articulaires situés entre le tibia et le fémur.
2.2 Les symptômes
Le symptôme principal est la douleur au niveau des articulations. En fonction du type d’articulation, la douleur diffère.
Elle peut être déclenchée et accentuée par le mouvement, cessant ou diminuant lorsque l’articulation est au repos. Cette douleur peut-être légère en début de journée pour s’accentuer tout au long de la journée et être maximale en soirée (mouvement répétitif et continu). Dès que l’articulation est soumise à une pression (un mouvement), la douleur peut réapparaître (marcher, courir, monter les escaliers, lever les bras, sauter, etc.).
Si l’usure du cartilage est accompagnée d’une inflammation (chronique), les douleurs peuvent entraîner des réveils nocturnes.
L’origine même de la douleur n’est pas encore connue actuellement. Son évaluation reste compliquée. Il existe pour ce faire différents outils d’auto-évaluation, telles l’échelle visuelle analogique, l’échelle numérique ou l’échelle verbale[7].
Lorsque l’articulation comporte un cartilage trop usé, elle devient sensible et manque de souplesse. La douleur apparaît alors, ce qui rend le mouvement douloureux et entraîne une gêne fonctionnelle qui induit une limitation de la mobilité de l’articulation[8].
La maladie peut, en fonction du patient, se développer soit lentement, en s’étendant sur des dizaines d’années, soit, à l’opposé, se développer rapidement. Le cartilage disparaît alors en un ou deux ans. Le développement peut se faire sur des périodes plus ou moins longues, mais accompagné de poussées inflammatoires du liquide articulaire ou des crises d’arthrose aiguës. Les douleurs sont alors majorées.
2.3 Les différents types d’arthrose
2.3.1 La gonarthrose (arthrose du genou).
C’est la forme d’arthrose la plus courante. Elle se manifeste principalement chez les femmes de plus de 40 ans. La douleur est fortement variable d’un individu à l’autre. Celle-ci est majoritairement provoquée par le mouvement de l’articulation et peut être aggravée par un excès de poids. La gonarthrose est fréquemment accompagnée de gonflement. Les fragments cartilagineux et la libération des substances inflammatoires induisent une irritation de la membrane englobant l’articulation (dite synoviale). Cette irritation provoque à son tour la production excessive du liquide synovial (lubrificateur de l’articulation), et donc le gonflement de l’articulation ainsi qu’une hyperpression. Ce gonflement accentue la gêne du mouvement.
2.3.2 La coxarthrose (arthrose de la hanche)
C’est, avec l’arthrose du genou, la manifestation la plus fréquente de l’arthrose. Elle apparaît au-delà des 60 ans et à comme origine majoritairement l’excès de poids ainsi qu’un nombre d’efforts violents. Les douleurs sont présentes dans le pli de la fesse ou de l’aine, et peuvent irradier jusqu’au genou en passant sur le quadriceps de la cuisse.
2.3.3 L’arthrose de la main et la rhizarthrose
Ce type d’arthrose est plutôt fréquent chez la femme suite à sa ménopause. Son origine est donc souvent hormonale et génétique.
L’arthrose des doigts a une évolution lente et se manifeste plutôt au niveau des phalanges (index, majeur, ensuite annulaire et petit doigt), ayant pour conséquence la déformation des doigts ainsi que l’apparition de boursouflures ou de nodosités sur les phalanges terminales.
La rhizarthrose se manifeste sur le pouce. La douleur se manifeste à la racine de celui-ci et est déclenchée par certains mouvements, tels le pincement ou le serrage.
Les douleurs peuvent être légères, mais la maladie peut aller jusqu’à provoquer le raidissement de l’articulation et la déformation de la première phalange du pouce.
2.3.4 L’arthrose du rachis (de la colonne vertébrale)
Ce type d’arthrose ne provoque de manière générale que peu de symptômes.
Elle peut se localiser soit sur les cervicales avec une raideur de la nuque accompagnée de cervicalgie. Elle peut aussi se localiser sur les lombaires (forme la plus fréquente d’arthrose du rachis) dont les douleurs sont quotidiennes et augmentent lors d’activités physiques ou de la station statique. La troisième localisation est celle du dos. C’est l’arthrose du rachis la plus rare. Les douleurs se situent au niveau du milieu du dos et parfois sur la poitrine lorsque la personne s’assied et parfois même lors de la respiration.
D’autres types d’arthrose peuvent se manifester au niveau du coude, de l’épaule ou des chevilles. Elles sont souvent liées à un traumatisme ou à une activité professionnelle à risque d’arthrose.
2.4 Le diagnostic de l’arthrose
Afin de diagnostiquer l’arthrose, l’examen doit passer par la consultation médicale et la radiographie.
Les signes visibles à l’examen clinique et/ou à la radiographie sont le pincement de l’interligne articulaire (point de jointure de l’articulation), la présence d’ostéophytes autour de l’articulation (excroissance osseuse), la condensation de l’os sous-chondral ou la présence de géodes. La radiographie pourra aussi révéler l’érosion de l’os sous-chondral dans la mesure où l’arthrose est déjà dans un stade fortement avancé.
La radiographie étant l’examen majeur à faire pour confirmer le diagnostic, elle peut aussi être accompagnée de l’imagerie médicale (IRM), d’une échographie ou même d’une arthrographie lorsqu’une analyse plus en profondeur s’avère nécessaire[9].
Il n’est actuellement pas possible de guérir l’arthrose. Mais la prévention joue un rôle important. Cette prévention doit se faire à différents niveaux[10].
Il faut tout au long de la vie pratiquer une activité physique équilibrée adaptée au patient.
L’alimentation joue également un rôle important tant au niveau de l’équilibre des vitamines et des minéraux, mais aussi afin de contrôler la prise de poids excessive.
Le tabagisme a été démontré comme étant un risque à l’initiation et même l’aggravation de la polyarthrite.
Certains traitements médicaux ont été développés dans le but d’arrêter ou de ralentir la maladie, et également pour soulager les douleurs.
La chirurgie propose des interventions visant à réparer le cartilage détruit ou même à la remplacer par des prothèses.
La recherche se concentre sur l’élaboration de thérapies basées sur l’utilisation de cellules souches.
Bibliographie
Bourgeois, P., Berenbaum, F., Gibert, E. (2013, janvier). Quels sont les symptômes de l’arthrose? Consulté le décembre 2020, sur arthrolink.com: https://www.arthrolink.com/fr/maladie/connaitre-l-arthrose/les-symptomes-de-l-arthrose
Bourgeois, P., Berenbaum, F., Gibert, E. (2020, septembre). Existe-t-il des facteurs de risque de l’arthrose? Consulté le décembre 2020, sur arthrolink.com: https://www.arthrolink.com/fr/maladie/connaitre-l-arthrose/les-facteurs-de-risque#no-back
Ducreuzet, E. (2013, juillet). Rhumatologie: une spécialité bien française. Consulté le décembre 2020, sur destinationsante.com: https://destinationsante.com/rhumatologie-une-specialite-bien-francaise.html
Fondation Arthrose. (s.d.). L’arthrose en quelques mots. Consulté le décembre 2020, sur http://www.fondationarthrose.org/L-arthrose.aspx
Kontzias, A. (2019, février). Arthrose. Consulté le décembre 2020, sur msdmanuals.com: https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-osseux,-articulaires-et-musculaires/maladies-articulaires/arthrose
Loriaut, P. (2020, septembre). Arthrose: les solutions pour soulager la douleur, régénérer ou réparer le cartilage. Consulté le décembre 2020, sur chirurgienorthopédisteparis.com: https://www.chirurgienorthopedisteparis.com/arthrose-les-solutions-pour-soulager-la-douleur-regenerer-ou-
Pinci, A. (2016, octobre). 1 français sur 2 souffre de douleurs articulaires. (Inserm) Consulté le décembre 2020, sur presse.inserm.fr: https://presse.inserm.fr/1-francais-sur-2-souffre-de-douleurs-articulaires/25303/
Société française de Rhumatologie. (2015, juillet). Le cartillage normal. Consulté le décembre 2020, sur La rhumatologie pour tous: https://public.larhumatologie.fr/le-cartilage-normal
UZ Brussel. (2019, juin). Rhumatismes dégénératifs. Consulté le décembre 2020, sur uzbrussel.be: https://www.uzbrussel.be/fr/web/reumatologie/rhumatismes-degeneratifs
Notes
[1] (Ducreuzet, 2013)
[2] (Pinci, 2016)
[3] (Loriaut, 2020)
[4] (Bourgeois, P., Berenbaum, F., Gibert, E., 2013)
[5] (Bourgeois, P., Berenbaum, F., Gibert, E., 2020)
[6] (Fondation Arthrose, s.d.)
[7] (HAS, 2020)
[8] (Bourgeois, P., Berenbaum, F., Gibert, E., 2013)
[9] (UZ Brussel, 2019)
[10] (Loriaut, 2020)